#ITW : Syka James : “ je veux avant tout défendre l’humain, l’espoir, les lendemains”


Avant la musique, Syka James évoluait dans le tennis de haut niveau tout en rêvant de Roland Garros. Hélas, à la suite d’une blessure, sa destinée change de voie et c’est dans les études de lettres puis la musique que la jeune femme trouve refuge. Souhaitant mettre les bons mots sur ses émotions, elle monte son projet et c’est au fil des rencontres que son art va se révéler. Inspirée par les causes qui lui tiennent à coeur, la chanteuse trace sa route et c’est notamment en première partie de Feu! Chatterton ou encore Pauline Croze qu’elle aura la chance de jouer et de défendre ses premiers projets. Poursuivant sa route en compagnie du label “Murmure Publishing”, Syka James propose aujourd’hui “Femme” un single féministe qui puise son énergie dans la beauté et la dureté de son écriture. Rencontre avec une artiste aussi touchante que inspirante.

Syka James offre une double lecture sur son single "Femme"
Syka James offre une double lecture sur son single "Femme

Bonjour Syka, tu es aujourd’hui, de retour avec “Femme” une piste qui a pour thème les violences faites aux femmes. Pourquoi avoir écrit ce morceau ? 

Tout est parti d’une histoire personnelle. En 2009, j’ai perdu une personne de ma famille sous les coups de son compagnon. Pour être honnête, il m’a fallu du temps pour mûrir cet évènement. Je crois que j’avais besoin de trouver les bons mots, je souhaitais raconter les choses sans être intrusive. Pour moi, c’est important de raconter des histoires sans pour autant forcer les gens à vivre le texte. Pour cette raison, avec “Femme”, j’avais envie de défendre un sujet fort tout en laissant l’opportunité aux gens de se pencher sur le texte. Derrière le texte, c’est aussi un titre à la musicalité forte, je pense qu’avec ce thème, c’était important d’offrir à l’auditeur une double lecture. 



Avant la musique, tu étais dans le sport. N’est-ce pas deux milieux où la place de la femme est souvent sous-estimée ? 

Je n’avais jamais fait le rapprochement, mais c’est vrai que c’est deux milieux assez misogynes. Dans la musique comme dans le sport, c’est difficile de se faire une place en tant que femme. Aujourd’hui, je pense qu’il est important de repenser l’égalité homme-femme. Dans notre société, les femmes sont aussi importantes que les hommes. J’ai envie de montrer qu’on peut s’entendre et coexister de la plus belle des manières. Avec “Femme”, mon sujet est féminin mais c’est important de ne pas oublier qu’il y a des injustices de part et d’autre. Certes, les victimes masculines sont moins nombreuses mais cela ne veut pas dire que ça n’existe pas. À travers le texte personnel de “Femme”, je souhaitais également approfondir le débat et mettre en avant les victimes. 

Aujourd’hui, tu te considères comme féministe ? 

Je ne sais pas si je me considère comme tel. Tout ce que je sais, c’est qu’il s’agit d’un sujet dont je pourrais parler durant des heures. À une époque, en tant que femme, j’étais très en colère. Pour moi, les injustices sont incompréhensibles aussi bien entre les hommes et les femmes, que dans le racisme, je ne comprends pas comment on peut écraser et rejeter les autres. Aujourd’hui, j’ai réussi à outrepasser ma colère, mais il y a toujours de nombreuses choses que je ne comprends pas. 

J’ai l’impression que la musique ainsi que tes textes t’ont aidé à transformer ta colère. Aujourd’hui, tu défends des causes très humaines, c’était déjà le cas dans ton projet précédent. C’est important pour toi ? 

Exactement ! Cependant, comme je disais précédemment, je veux avant tout laisser le choix à ceux qui écoutent. Avec ma musique, tout le monde peut entendre mais je ne veux pas imposer de message. 

Outre le single “Femme”, à quoi vont ressembler tes futurs projets ? 

D’autres morceaux vont arriver. “Femme” sera le seul à porter le thème de la femme. (Rires). Avec mes futurs morceaux, je veux avant tout défendre l’humain, l’espoir, les lendemains. 

Tu prépares également “3060” un projet Bossa avec Philippe Hattemberg. Tu comptes mener les deux projets de fronts ? 

Oui, car je déteste la monotonie (Rires) ! L’une des choses les plus importantes de mon équilibre, c’est la diversification de mes projets. J’ai besoin de vivre à 1000 à l’heure. Avec ce projet, je réalise un grand écart artistique. S’essayer à d’autres choses, ça ouvre l’esprit. (Rires).

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